Un livre inconnu [libre]

@Freya Korrigan & @Síle A. ó Gallchobhair

Un livre inconnu

Fin août... D'ici quelques jours, le premier septembre serait là. Après sept ans à attendre cette date avec impatience car elle signifiait ton retour à Poudlard et de retrouver les potes que tu t'y étais fait - bien que cela signifiait pouvoir moins voir tes potes et ta cousinade Moldus restés pour la plupart dans ton Irlande natale et que ça devait sans doute aucun renvoyé ton frère à son état de Cracmol -, cette année, tu ne retournerais pas sur les bancs de l'école de sorcellerie. Et même si tu savais que tu ne passerais pas ta vie entre les murs du vieux château t'étais clairement pas assez scolaire pour rêver à ça et que ça faisait déjà presque un mois que tu étais officiellement employée à Ste-Mangouste après y avoir passé deux ans dans le cadre de ton internat, ça te faisait bizarre quand même.

Ce jour-là, emmitouflée dans une légère cape de sorcier sous laquelle tu avais troqué ta tenue noire de croque-mort pour une tenue de ville plus décontractée qu'était ta salopette en Jean's sous laquelle tu avait une paire de collants fins et profitant d'avoir un horaire coupé et de ne reprendre ton service qu'en toute fin d'après-midi pour quelques heures, tu en avais profité pour flâné un moment dans les rues de Londres. Tu finis par profiter de ton dernier moment de liberté avant de devoir reprendre le chemin de l'institution de santé pour aller te perdre sur le Chemin de Traverse. Les années précédentes, tu aurais sans doute aucun profité de ce moment pour aller y acheter tes fournitures scolaires avec Ange, mais pas cette fois-ci. Tu ne pus donc que laisser tes pas te guider vers ces boutiques familières ou, bon grès, mal grès, tu avais dû claquer tant de gallions. Claquer des gallions pour Salem, ton chat noir, ou un nouveau balai, ça ne t'avait jamais dérangé. Claquer des gallions pour des livres de cours, toi qui avait toujours si peu aimé la théorie, ça t'avait toujours fait grincer des dents. Il n'empêche que tu finis pas te retrouver devant l'étalage des livres scolaires de chez Fleury et Bott's. Y être devant en sachant que, pour une fois, tu n'aurais pas besoin d'en acheter un seul, c'était presque kiffant. Et même l'un des bons côtés de ne pas retourner à l'école cette année!
Ce fut la réflexion déclamée tout haut d'une fille, un peu plus loin, dans un autre rayon, qui te fit te détourner de ton objet de contemplation. “Moi, je trouve encore plus fou le fait qu'il y ai des gens qui aiment tellement les livres qu'ils trouvent encore l'occasion de s'étonner d'en découvrir de nouveaux!” Que tu ne peux t'empêcher de lui lancer, malicieuse, sans pour autant penser à mal, ayant parfaitement conscience qu'elle ne t'avait rien demandé et que si elle venait à prendre mal ta remarque, c'est que tu avais tendu le bâton pour te faire battre.

@Freya Korrigan & @Síle A. ó Gallchobhair

Un livre inconnu

Ton sourire s'élargit quelque peu, à la réponse de ta cadette. Elle n'avait pas tort, car que serait la vie, sans passions?
Sans passions différentes pour tout un chacun?
Des passions qui, parfois, peuvent paraitre étranges, farfelues, voir incompréhensibles, pour autrui?
Tu ne saurais le dire, mais il y avait une chose dont tu étais certaine: c'est que si vous aviez tous exactement les mêmes passions, les mêmes centres d'intérêt, le monde serait bien monotone...! “Dans la mesure où t'as pas encore commencé à me courser avec une fourche de la honte parce que je trouve surprenant que t'aimes lire, je crois que, pour le coup, on est bien parti pour un début de conversation entre inconnues.” Que tu ne peux t'empêcher d'enchainer, toujours malicieuse.
Qu'elle te course avec une fourche - ou, dans votre cas précis, avec son livre -, vous aurait sans doute aucun fait passer pour deux folles bonnes pour un internement à Ste-Mangouste. La comparaison pouvait donc passer pour être quelque peu (pour ne pas dire beaucoup) extrême. Mais t'étais trop franche pour macher tes mots et si tu avais appris à tenter de plus ou moins mettre les formes face aux patients, durant ton M.U.L.O.T., lorsque tu revenais dans le civil, ta grande gueule cumulée au fait que t'étais farfelue quoi que pour ce deuxième point, même à Ste-Mangouste, tu ne t'empêchais pas de l'être revenait comme en quarante.

“Je crois que c'est un peu un mélange des deux. Que tu réponds simplement, alors que la blonde mettait son livre dans un panier. J'ai toujours aimé que ça bouge et se plonger dans un livre, j'ai jamais trouvé ça très stimulant. Mais quand on a une mère relativement à cheval sur les études, c'est pas le meilleur des combos.” Tu dis ça de façon nonchalante, d'un ton presque détaché et toujours avec un petit sourire prêt à pointer à la commissure de tes lèvres. Car tu n'aimerais pas passer pour une meuf qui se plaint ou qui chercher de la pitié ou de la compassion de la part d'autrui - surtout pour une histoire aussi futile qu'un manque d'intérêt certain pour la lecture et auprès d'une fille qui, si tu l'avais déjà croisé à Poudlard, ne faisait pas partie des gens que tu avais eu l'habitude de côtoyer régulièrement -; ce n'était pas ton genre.

“J'y étais, je viens de finir mes M.U.L.O.T.S. Que tu expliques. Síle Gallchobhair! Que tu te présentes à ton tour. T'es la nièce de @Luke Korrigan, c'est ça?” Que tu lui demandes.
Tu ne savais pas trop si tu étais du genre physionomiste ou à retenir des noms, mais tu ne pouvais pas ignorer le nom de famille de celui qui avait été ton professeur de métamorphose durant tes études. Surtout lorsque le dit prof vous expédiait dans un espèce de monde parallèle pour avoir une bonne dose d'adrénaline en affrontant des créatures mythologiques et d'inquiétude absolue pour tes camarades tombés courageusement au combat pour mieux ressusciter sur vôtre vraie ligne temporelle. Et si Freya ne se trouvait pas être sa nièce - ou un quelconque autre lien de parenté avec lui - tu trouvais très drôle l'idée qu'ils puissent avoir le même nom sans être liés outre mesure.

@Freya Korrigan & @Síle A. ó Gallchobhair

Un livre inconnu

“Une...” Une bouteille de whisky ou de bière! C'est ce que tu t'apprêtais à répondre spontanément, du tac au tac, à la question de la blonde. Mais mis à part pour passer pour une alcoolique que tu n'étais pas tant que ça - est-ce que faire la tournée des bars lors de tes weeks-ends et siroter une bièraubeurre faisait vraiment de toi une alcoolique? -, tu risquais ne pas donner une super image de toi à ton interlocutrice. Pas que tu ais déjà eu quoi que ce soit à faire de l'image que tu pouvais donner - surtout que pour qui te connaissait vraiment, ce n'était pas un secret que tu étais une fêtarde invétérée et tu devais tutoyer un nombre incalculable d'employés des bars sorciers, de Kilkenny et du Londres Moldu, à force de t'incruster sur leur lieu de travail -, mais déjà que tu t'étais mêlée de ce qui ne te regardait pas en t'incrustant dans ce qui ne te regardait pas avec tes grands sabots, on allait peut-être pas pousser mémé dans les orties et pépés à la prostitution. C'est ce qui fit que tu t'interrompis net dans ta phrase, à peine la première syllabe ayant franchi la barrière de tes lèvres.

“Parce que je suis restée une grande enfant, je dirais un paquet de farces et attrapes de chez Honeydkues, un artefact de chez Zonko ou une bièraubeurre.” Que tu finis par répondre, optant pour une version plus soft que ta première intention.
Toi, Síle Aslinn ó Gallchobhair, qui tente de mettre des formes dans ce que tu dis: ça arrive assez peu souvent pour que l'instant soit marqué d'une pierre blanche.

“Un peu, oui. Que tu réponds, ne pouvant nier que tu avais toujours perçu les livres comme une obligation que comme une passion intéressante digne de ce nom. Après, tu peux toujours essayer de me convaincre qu'ils sont dignes d'intérêt. Je promets pas que je réussirais à me ranger à cet argumentaire, mais ça se tente.” Que tu enchaînes, très sérieusement.
Car si tu avais mal avec la littérature, tu n'avais rien contre les gens passionnés qui se tenaient à leurs idées et leurs passions, même s'il elles s'arrêtaient aux livres. Toi qui pouvait vite t'emballer dans de grands monologues passionnés pour les sujets qui te tenaient à cœur, tu étais mal placée pour vouloir empêcher les autres de faire de même avec ce qui les animait. Surtout si ces derniers ne jouaient pas les rabat-joie parce que tu n'étais pas littéraire et avaient un minimum d'ouverture d'esprit sur ce qui se passait à travers le monde. Ce qui, pour le coup, ne t'empêcherait peut-être pas de piquer du nez, si tu décrochais du sujet de l'autre...

“C'était juste un prof. Et c'était déjà pas mal. Mmmmmh... Que tu fais, en regardant autour de toi, quand elle te demanda ce que tu pouvais bien faire chez Fleury et Bott's, toi qui aimait si peu lire. Je crois que c'est juste un moment de nostalgie, vu que ça sera la première fois que je ne retournerai pas à Poudlard, cette année. Que tu réponds finalement, très sincèrement. Oui, le coup de la nostalgie, ça fait très mémé de quatre-vingts ans, je sais!” Que tu déclares, dans un rire.

@Freya Korrigan & @Síle A. ó Gallchobhair

Un livre inconnu

Des farces et attrapes, oui, oui, M'sieurs Dames, vous avez bien lu!
Effectivement, tu aurais pu faire comme n'importe quelle personne sensée en parlant de Quidditch - l'équipe nationale d'Irlande, ton équipe préférée, un petit côté chauvin oblige! -, de ta famille et de tes potes - le grand amour de ta vie, si l'on passait outre tes relations conflictuelles d'avec ta mère et le débat sans fin entre ton père et ton meilleur ami quand à comment organiser le déplacement de vos cartons, à Ange et à toi, pour votre déménagement de plus en plus en plus proche - ou d'un chanteur ou d'un groupe que tu aimais bien. Le tout aurait pu immanquablement passer pour plus soft que ton côté fêtard - resté dans ta tête, pour le coup, rappelons-le! - ou les farces et attrapes. Car on ne va pas se mentir: qui assume pleinement avoir une passion aussi décomplexée pour Zonko, Honeydukes et Pirouette et Badin?
Surtout une fois ses M.U.L.O.T.S. en poche et officiellement plus étudiant.e à Poudlard?
Mise à part toi, ça ne devait pas tant courir que ça les rues!  

“C'est juste que le monde a besoin de gens sérieux comme toi, pour contrebalancer des immatures dans mon genre!” Que tu ne peux t'empêcher de sourire à la remarque de la bleue et bronze.
Il n'empêche que, de manière générale, dans tes cercles d'amis sorciers, rares étaient ceux que tu n'avais jamais croisé chez Zonko ou l'un de ses équivalant, aussi bien londoniens qu'écossais, ou qui n'avaient jamais subi tes immaturités avec un artefact que tu y avais acheté. Tu admirais donc ces gens suffisamment sérieux pour ne jamais en avoir passé la porte d'aucune façon que ce soit. “Mmmmmh... Très sincèrement? Que tu reprends, alors que Freya évoquait les livres sur les faces et attrapes. Ca m'a jamais traversé l'esprit! C'était con, mais ça avait au moins le mérite d'être honnête. J'étais Gryffondor et chiche!” Que tu enchaînes, alors que ton interlocutrice te proposait de tenter de vous initier mutuellement à vos passions respectives.
Depuis juillet, les quelques rares livres que tu avais dû lire se trouvaient être des livres audios. Donc autant dire que le bon vieux livre papier, tu n'en avais pas lu au sens premier depuis ce qui devait sembler être une éternité, pour ce que tu considérais comme des lecteurs compulsifs. Mais malgré ton désamour certain pour la vraie lecture, tu aimais trop les défis pour te défiler. Tu te laisses donc entraîner dans les rayons par la blonde. De toute façon, cette dernière t'ayant attrapé par le bras pour te traîner dans un autre rayon de Fleury et Bott's avant même que tu aies ouvert la bouche pour accepter ou refuser son offre.

Une fois arrivées au comptoir, tu n'eus d'autres choix que de t'en détourner, Freya ayant demandé un emballage pour le bouquin qu'elle avait attrapé dans le rayon et t'ayant expressément demandé de ne pas regarder. Même si tu n'aimais pas spécialement la lecture, tu trépignais d'impatience de voir au moins à quoi il ressemblait et ce fut un réel supplice de ne pas tourner la tête pour te dévisser le cou pour tenter de voir par dessus ton épaule, celle de Freya et les mains du libraire. “Alors!?” Que tu ne peux t'empêcher de demander, impatiente, alors que la blonde finit par se détourner du comptoir, son paquet à la main et que c'est limite si tu ne rues pas vers la sortie pour en arracher l'emballage.

@Freya Korrigan & @Síle A. ó Gallchobhair

Un livre inconnu

Toi et patience dans la même phrase... C'était un oxymore, à ce stade! Ou, tout du moins, pour qui te connaissais suffisamment. T'étais plus du genre impulsive et à avoir du mal à te concentrer, surtout lorsque ça commençait à devenir longuet et, de ton point de vu, pas intéressant. Ou, au contraire, lorsque, comme maintenant, on piquait ta curiosité en te disant de faire preuve de patience. Et évidemment que tu comptais bien l'emmener chez Zonko: t'étais pas vile à ce point, quand même! “Zonko! Que tu reprends malicieusement la Serdaigle alors que, dans le léger tintamarre de la clochette de Fleury & Bott's, vous vous retrouviez sur la rue principale du Chemin de Traverse. C'est à Prés-au-Lard, par contre.” Que tu préviens ta partenaire of crime du jour en lui tendant ton bras.
Votre lieu de destination signifiait donc un transplanage imminant et il ne tenait qu'à la Korrigan de t'attraper le bras pour s'y rendre. Dans tous les cas, dans le plop caractéristique signifiant votre arrivée, vous étiez au village au pied de Poudlard dans un battement de cil. Tu tournes la tête pour t'assurer que Freya est toujours à tes côtés et, oh, miracle!, ni elle, ni toi n'aviez perdu un membre durant le trajet! C'était déjà un bon début!

“J'en ai fait des conneries, avec des farces et attrapes. Que tu commences en lui faisant signe que la boutique était par là, tout en te mettant en branle. Tu risques de me détester, mais un jour, j'ai lancé des bombabouses dans la bibliothèque.” Tu n'étais pas plus honteuse que ça de l'admettre, juste parce que la tête de Yamatao en valait la peine, lui dont tu avais toujours soupçonné qu'au milieu de ses teintures bleus, blondes, grises et autres, il devait aussi en utiliser des noirs, lorsqu'il avait sa couleur de cheveux naturelle pour cacher qu'il commençait sérieusement à les avoir blancs - et pas seulement à cause des âneries qu'il devait voir dans son antre, mais aussi à cause de son grand âge. J'ai aussi essayé de mettre des tasses mordeuses dans la salle de prof, mais elles se sont retournées contre moi. Ouais, j'ai parfois le retour du karma pour tout ce que j'ai dû faire!” Que tu souris, avant que Freya ne soit la première à attraper le bâton que tu venais de lui tendre pour te faire battre: une experte en bêtises et en utilisation de farces et attrapes prises à son propre piège. C'était l'arroseur arrosé, comme dirait ta seanmháthair, ta grand-mère. Et autant passer pour la meuf qui vivait bien ce genre de revers de fortune. Une autre fois, j'ai remplacé le savon de ma colocataire par un savon sauteur.” Colocataire qui l'avait clairement mal pris, pour le coup.
La liste de tes méfaits, aussi bien avec des farces et attrapes que sans, étaient nombreuses. A force de te voir débarquer dans son bureau parce que tu y avais été envoyé par l'un ou l'autre de ses collègues, c'était tout juste si @Jameson Clearwater prenait la peine de te demander ce que tu avais encore fait: tu connaissais également la question, à force - "qu'as-tu encore faire, Gallchobhair?" - et même s'il t'étais arrivée de tourner autour du pot, la majeure partie du temps, tu finissais par avouer ton crime en attendant que le nombre d'heures de colle ne tombe.
“Mais oui, j'pense que j'aurai de quoi écrire un livre avec tout ce que j'ai dû faire. Et on aurait pas assez d'une bièraubeurre pour que je te les raconte toutes.” Que tu souris avec un clin d'œil.
Tu pouvais désormais beaucoup moins le faire, maintenant que tu avais officiellement Poudlard, mais ça restait tout de même de bons moments de ta vie.

“Bonjouuuuuuuuur!” Que tu lances à la cantonade, alors que vous passiez finalement la porte de la boutique de farces et attrapes.
Entrainant Freya dans les étalages, tu lui présentes les bombabouses, les tasses mordeuses et les savons sauteurs précédemment mentionnés dans la conversation. “T'as des bonbons à hoquet, aussi. En lui pointant du doit les paquets des dits bonbons. Et avant que tu ne poses la question: oui, une fois, j'ai réussi à en glisser certains dans un paquet de bonbons normaux que j'ai offert à une connaissance.” Que tu fais savoir à la blonde.
Les bonbons à hoquet avaient également dû souvent faire partie de ces nombreux petits objets que tu avais expédié à @Edel Almadovar lorsque tu n'avais rien d'autre sous la main.